Encore un excellent podcast de la série IDEAS, cette fois avec Jerome Kagan, professeur émérite de psychologie. Kagan a été un des pionniers de la recherche sur le tempérament, i.e. les inclinaisons physiologiques qui déterminent en partie ce que nous pouvons être.
Il remarque (très justement) que notre cerveau est sensible au changement, que lorsque nous comprenons le changement, nous l'apprécions, et que lorsque nous le comprenons pas, nous sommes anxieux. Il ajoute que la sensibilité du cerveau au taux de changement varie avec les individus. Que si quelqu'un est du genre à faire des listes et à être pessimiste quant à l'avenir, c'est probablement parce que la chimie de son cerveau est très réactive au changement.
Il dira aussi que la chimie du cerveau ne détermine pas totalement notre comportement, mais qu'il fixe certaines limites.
Certains sont anxieux devant le rythme du changement dans les technologies de communication. Certains le sont plus que d'autres. Il est toutefois possible de réduire l'anxiété en aident les gens à comprendre la technologie. Ou à comprendre tout au moins qu'elle n'est pas dangeureuse.
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On sait qu’imposer le changement apporte des résultats mitigés et l’explication de Kagan sur la sensibilité au changement du cerveau explique certaines choses, du moins d’un côté un peu plus scientifique. Son commentaire m’indique l’importance encore plus déterminante de bien gérer le changement.
Gérer le changement, c’est comprendre les caractéristiques démographiques et psychologiques des dirigeants et des gens en position d’influencer le changement, les dimensions humaines du changement, la culture, etc. Le comportement des gens : ce qui les motivent, les frustrent sont des éléments importants à considérer si on veut implémenter efficacement de nouvelles façons de faire. Que ce soit au niveau du eMarketing, du CRM ou autres, gérer le changement c’est tenir compte des capacités des individus. Savoir que le cerveau est sensible indique qu’il faut procéder par étape; il faut que les gens comprennent que le changement en cours/développement est la bonne chose à faire dans le but de réduire voir éliminer l’anxiété. Une bonne gestion du changement s’impose donc dans les circonstances.
Daniel
Posted by: Daniel Pelletier | February 19, 2007 at 09:10 PM
Mon billet visait simplement à faire prendre conscience de 2 choses:
1) Règle générale, l'incompréhensible fait peur. Pas l'inconnu. Mais l'incompréhensible.
2) les gens diffèrent quant à leur degré de sensibilité.
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La gestion du changement est une autre paire de manches. La littérature académique est relativement d'accord avec l'idée que le gestionnaire responsable doit provoquer un état de crise. Peut sembler paradoxal, mais si on y pense: vous mangerez moins de gâteaux au fromage après votre premier infarctus -- les avertissements préalables, vous les aviez ignorés; vous allez vous recycler après avoir perdu un emploi -- les bonnes intentions s'étaient évaporées; etc.
Autre principe important -- faire voir des bénéfices à ceux dont on souhaite qu'ils changent. L'idée est que si le changement profite à l'autre, ou n'est que changer pour changer, on va rencontrer de la résistance. Si les gains individuels sont évidents, le changement va se faire plus facilement.
Dans le contexte du cours eMarketing, je n'ai pas vraiment envie de provoquer de crise. J'aimerais bien que vous soyez conscients que les traditions sont menacées, mais je respecte l'approche qui veut que l'étudiant veut d'abord et avant tout son 3 crédits et apprendre des choses utiles dans la mesure du possible. Je vais certainement faire des efforts constants pour que vous puissiez constater que le changement n'est pas si complexe qu'il appert au premier regard, que la valeur ajoutée est considérable, et que le marché du travail valorise énormément ces compétences.
Posted by: Stephane Gauvin | February 20, 2007 at 12:00 PM